république du Sénégal
assemblée Nationale


Rapport de la commission relatif à l’examen du Projet de Budget 2023 du Ministère de de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire

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Monsieur le Président,

Messieurs les Ministres, 

Chers Collègues, 

Au titre de l’exercice 2023, le projet de budget du Ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Sécurité alimentaire est arrêté à 268 408 535 578 FCFA autorisations d’engagement (AE) et à 187 630 633 780 FCFA en crédits de paiement (CP)

Par programme, ces crédits sont répartis ainsi qu’il suit : 

Programme 1010 : Pilotage, Coordination et Gestion administrative 

Pour l’exercice 2023, les crédits dédiés à ce programme sont arrêtés à 5 247 420 955 FCFA en AE et en CP. 

Par nature économique de dépenses, ces crédits sont répartis comme suit : 

- Dépenses de personnel : 1 027 924 516 FCFA en AE et en CP ;

- Biens et services : 764 496 439 FCFA en AE et en CP ;

- Transferts courants : 3 100 000 000 FCFA en AE et en CP ;

- Investissements exécutés par l’État : 355 000 000 FCFA en AE et en CP ;

- Transferts en capital : 0 FCFA en AE et en CP 

Programme 2030 : Sécurisation de la Base Productive et Développement des Infrastructures rurales

Pour l’exercice 2023, les crédits alloués à ce programme s’élèvent à 78 301 855 821 FCFA en AE et 44 098 016 171 FCFA en CP.

Par nature économique de dépenses, ces crédits sont répartis comme suit : 

  • Dépenses de personnel : 85 629 000 FCFA en AE et en CP ;
  • Biens et services : 40 848 455 FCFA en AE et en CP ;

-    Transferts courants : 8 235 038 148 FCFA en AE et en CP ;

  • Investissements exécutés par l’État : 68 140 340 218 FCFA en AE et 33 936 500 568 FCFA en CP ;
  • Transferts en capital : 1 800 000 000 FCFA en AE et en CP

Programme 2031 : Augmentation de la Production et Valorisation des Produits agricoles

Au titre de l’exercice 2023, le montant alloué à ce programme est estimé à 175 988 360 815 FCFA en AE et 129 414 298 667 FCFA en CP.

Par nature économique de dépenses, ces crédits sont répartis comme suit : 

- Dépenses de personnel : 1 624 612 000 FCFA en AE et en CP ;

- Biens et services : 683 463 093 FCFA en AE et en CP ;

- Transferts courants : 30 103 000 000 FCFA en AE et en CP ;

- Investissements exécutés par l’État : 61 764 773 574 FCFA en AE et 38 043 223 574 FCFA en CP ;

 - Transferts en capital : 81 812 512 148 FCFA en AE et 58 960 000 000 FCFA en CP.

Programme 2033 : Accompagnement à la Production : financement, recherche, formation et appui-conseil 

 Pour l’exerce 2023, les ressources allouées à ce programme s’élèvent à 8 870 897 987 FCFA en AE et en CP. 

Par nature économique de dépenses, ces crédits se décomposent comme suit : 

- Dépenses de personnel : 365 162 000 FCFA en AE et en CP ;

- Biens et services : 181 092 787 FCFA en AE et en CP ;

- Transferts courants : 8 324 643 200 FCFA en AE et en CP.

Votre Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, élargie à la Commission du Développement rural, a examiné, en sa séance du dimanche 6 novembre 2022, sous la présidence de Monsieur Seydou DIOUF, le projet de budget 2023 du Ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire. 

Le Gouvernement était représenté par Monsieur Aly Ngouille NDIAYE, Ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Monsieur Mamadou Moustapha BA, Ministre des Finances et du Budget et Monsieur Samba SY, Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, entourés de leurs principaux collaborateurs. 

Ouvrant la séance, Monsieur le Président a, d’abord, au nom des membres de la Commission élargie, souhaité la bienvenue aux Ministres ainsi qu’à leurs collaborateurs. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Ministre chargé de l’Agriculture pour le travail qu’il est en train de réaliser, tout en lui souhaitant un franc succès pour la mission qui lui est assignée. 

Il a ensuite passé la parole à Monsieur Cheikh SECK, Président de la Commission du Développement rural, qui, après ses mots de félicitation et d’encouragement, a invité, Monsieur le Ministre Aly Ngouille NDIAYE à présenter le projet de budget 2023 de son département. 

À l’entame de son propos, le Ministre s’est réjoui de se retrouver devant la Représentation nationale pour présenter le projet de budget 2023 de son département. 

A cet effet, il a fait le bilan de l’année 2021 et celui 2022, en cours. Relativement à la gestion 2021, il a indiqué que la bonne mise en place des intrants agricoles durant la campagne 2021-2022 qui a permis de maintenir la dynamique de croissance de la production agricole, notamment 1 677 804 tonnes d’arachides, soit une hausse de 18% comparée à la moyenne des 5 dernières années, 1 583 661 tonnes de fruits et légumes pour l’horticulture, soit une progression de 13% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Relativement à cette année en cours, le Ministre a ajouté que des efforts importants ont été consentis par l’État au sujet des intrants agricoles avec un budget qui a atteint 80 447 226 800 FCFA. Ce qui, dira-t-il, a permis de mettre en place des semences en Arachides, Maïs, sorgho, fonio, niébé, sésame ainsi que des quantités importantes d’engrais minéral, des flacons d’engrais organique liquide et des flacons de biotech et de l’engrais organique.

Monsieur le Ministre a clos son propos en indiquant, au titre des perspectives pour l’année 2023, les actions suivantes : le renforcement de la recherche agricole, la consolidation des acquis de la filière riz, la diversification et le développement des cultures céréalières et de la filière horticole, l’amélioration de la compétitivité de l’arachide, la poursuite des aménagements hydro-agricoles pour une meilleure maitrise de l’eau, la consolidation de la mise en valeur des fermes agricoles et leur mise à l’échelle au niveau national, mais aussi le renforcement de la gouvernance du secteur.

Intervenant à leur tour, vos Commissaires ont adressé leurs félicitations et encouragements au Ministre avant de formuler les observations et préoccupations ci-après :

Vos Commissaires ont d’abord tenu à magnifier les efforts budgétaires consentis par le Gouvernement ces dernières années dans le secteur agricole, la hausse des productions enregistrées ainsi que les tournées actuellement effectuées par le Ministre de l’Agriculture.

Toutefois, ils ont souhaité davantage de ressources pour le secteur au regard de la Déclaration de Maputo consistant à allouer 10% du budget national à l’Agriculture. À ce sujet, ils ont souhaité la mise en place d’un compte spécial du Trésor destiné au financement de l’Agriculture. 

Ils ont également interpellé le Ministre sur la baisse des crédits au niveau du « Programme augmentation de la production et valorisation des produits agricoles », et sur les efforts consentis pour l’Agriculture durant la Covid-19.

Vos Commissaires se sont appesantis sur la question des intrants agricoles. À ce propos, ils ont souhaité davantage de semences, d’engrais et de matériels pour le renforcement de la production. 

En outre, ils ont décrié les transferts d’argent effectués par certains opérateurs en lieu et place des semences et le coût élevé des intrants. Ils ont ensuite plaidé la hausse de la subvention de l’État, l’augmentation des quantités de semences certifiées, l’accès des femmes à la terre et aux fermes agricoles ainsi que l’application des mesures en collaboration avec les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) en vue de baisser le prix de l’engrais. 

Toujours concernant l’engrais, vos Commissaires ont estimé que les phosphates de Ndendory devraient produire de l’engrais granulé qui, selon eux, est meilleur et surtout moins cher que l’engrais NKP des ICS.

Dans la même veine, ils ont sollicité l’évaluation de la distribution des intrants dans le secteur agricole. Sur ce, vos Commissaires ont demandé leur mise en place à temps utile pour les acteurs, c’est-à-dire au profit des ayants droit que sont les agriculteurs, l’implication des élus locaux dans la distribution des intrants et plus d’équité territoriale concernant la mise à disposition du matériel et des semences.

Le matériel agricole a, par ailleurs, beaucoup intéressé vos Commissaires. À ce sujet, ils ont souligné la faiblesse des quantités distribuées avant de demander davantage de petits matériels, de décortiqueuses, de moissonneuses batteuses notamment en Casamance pour la culture du riz, de motoculteurs et de tracteurs surtout pour les localités de Mbour, Foundiougne, Louga, Kédougou, Tivaouane, Darou Mousty, Kolda et Pout où est implanté l’usine SISMAR.

Toutefois, au sujet de l’acquisition des tracteurs, certains Commissaires ont tenu à rappeler que les demandes sont reçues par les autorités administratives territoriales (Préfets et Sous-Préfets) avant la notification à l’intéressé par le Gouverneur.

En ce qui concerne la campagne 2022-2023, vos Commissaires sont revenus sur la filière arachidière pour souhaiter une subvention plus soutenue de l’engrais, des mesures pour accompagner la SONACOS dans la commercialisation en vue de renforcer   la production de l’huile et éviter le bradage de la production. Dans la même lancée, ils ont interpellé le Ministre sur le prix au kilogramme pour la présente campagne avant de demander une gestion rigoureuse et orthodoxe pour la SONACOS.

S’agissant du riz et de la sécurité alimentaire, vos Commissaires ont d’abord sollicité davantage d’aménagements hydro-agricoles sur toute l’étendue du territoire national. Par la suite, ils ont interpellé le Ministre sur la stratégie proposée  pour l’accès à la souveraineté alimentaire, les délais de cette politique ainsi que les mesures prévues par le Gouvernement dans l’hypothèse où l’Inde procéderait à la rétention de ses stocks de riz.

De leurs avis, les aménagements doivent être renforcés à Bounkiling avec l’ANIDA, à Sédhiou, Kédougou et à Aéré Lao avec la SAED, à Linguère dans la vallée fossile, à Mbirkilane et à Podor. En outre, ils ont souhaité davantage de conseils agricoles et le renforcement des structures comme l’ISRA, la SODAGRI, l’ANCAR et l’ANIDA, avant de se renseigner sur l’impact du barrage d’Afignam et sur l’introduction des OGM dans notre agriculture.

Par ailleurs, vos Commissaires ont plaidé le développement de la culture et des engrais bio, la protection de la zone des Niayes menacée par l’exploitation du zircon et des sables lourds, mais aussi par l’urbanisation. Il en est de même du renforcement du Projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine (PASA LOU-MA-KAF) et la culture du blé afin de réduire les importations de ce produit, ont-ils ajouté.

Dans le même ordre d’idées, ils ont souhaité des chambres froides et des magasins de stockage pour la conservation des produits horticoles afin de diminuer les pertes post-récoltes, le renforcement de la production l’oignon dans la zone de Notto, Tassette et Keur Moussa, du manioc et du niébé, ainsi que la promotion de l’horticulture à Kolda grâce au fleuve Casamance.

Vos Commissaires ont par ailleurs invité le Gouvernement à travailler davantage à la fertilisation et la désalinisation des sols notamment dans les vallées fossiles et à Oussouye. Ils ont également sollicité la promotion de la culture hors saison, avant d’inviter le Ministre à identifier les causes de la faiblesse des rendements attendus cette année malgré une bonne pluviométrie. 

Dans la même lancée, l’évaluation de loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et des politiques agricoles a été préconisée par vos Commissaires au regard des nombreux investissements exécutés par l’État dans le secteur. Ils ont, en plus, suggéré le recensement agricole. 

Par ailleurs, vos Commissaires se sont informés sur la mise en œuvre du Projet Agri-Jeunes et la collaboration entre le Ministère de l’Agriculture et le PRODAC. Ils ont aussi souhaité le déploiement du PRODAC dans chaque commune à l’échelle nationale.

La maitrise de l’eau a également été considérée comme fondamentale pour le développement agricole et la souveraineté alimentaire par vos Commissaires. À ce propos, ils ont préconisé la valorisation des eaux pluviales, le développement des lacs artificiels et des bassins de rétention ainsi que la prise de mesures qui tiennent compte des changements climatiques.

Pour apporter de la valeur ajoutée dans le secteur agricole, vos Commissaires ont invité le Gouvernement à promouvoir la transformation des produits. À cet effet, ils ont souhaité le développement des unités de transformation agricole un peu partout à l’intérieur du pays, avant d’interpeller le Ministre sur la part de l’Agriculture dans notre PIB.

Dans la même veine, ils ont souhaité la réforme du cadastre rural pour l’immatriculation des terres en vue de faciliter le développement de l’agriculture, la promotion des fermes familiales et villageoises ainsi que du consommer local, notamment en ce qui concerne l’huile.

D’un autre côté, vos Commissaires ont attiré l’attention du Ministre sur l’implantation de grandes entreprises étrangères dans le secteur agricole et les contrats de culture qui peuvent constituer un véritable danger pour nos agriculteurs.

La filière coton a également intéressé vos Commissaires qui ont sollicité l’accompagnement des acteurs, au regard de la dette et de la destruction d’une partie de la production. Ils ont en outre, demandé la promotion de la culture du maïs, de l’anacarde et de la pastèque, mais aussi du phosphatage de fond pour améliorer la structuration des sols.

La reconstitution du capital semencier ainsi que le respect de la carte variétale ont été également des préoccupations de vos Commissaires.

Pour les agriculteurs qui ont subi d’immenses pertes suite aux dernières pluies, vos Commissaires ont demandé un appui conséquent de la part du Gouvernement. De même, ils ont souhaité de meilleures conditions de travail pour les services déconcentrés du Ministère en charge de l’Agriculture, en les dotant de véhicules et des locaux adéquats. 

Vos Commissaires ont aussi interpellé le Ministre sur la grève des agents du secteur ainsi que la situation des femmes de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) qui semblerait-il, sont privées de cotisations à l’IPRES durant leurs congés de maternité. Ils ont, par la même occasion, sollicité davantage de ressources pour l’ITA en vue d’une meilleure application des formules issues de leurs recherches.

Les feux de brousse, les oiseaux granivores et la divagation des animaux ont également inquiété vos Commissaires. À ce propos, ils ont demandé le renforcement de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) et des mesures en vue d’éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Reprenant la parole, le Ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire a d’abord remercié vos Commissaires pour les chaleureuses félicitations, et surtout les vœux de succès formulés à son endroit. Il a par la suite salué la qualité de leurs contributions, avant d’apporter les éléments de réponse ci-après :

S’agissant de la problématique des semences, notamment pour la culture de l’arachide, le Ministre a rappelé la mise en place de 82 590 tonnes de semences, dont 57 932 tonnes certifiées pour la campagne agricole 2022-2023 pour une subvention d’un montant de 14, 412 milliards FCFA.

Poursuivant sur les normes retenues concernant les semences, il a précisé que sur les 120 000 tonnes, le tiers doit être constitué de semences certifiées et qu’au regard des quantités déployées, le Sénégal est à plus de 2/3. 

Pour terminer sur les semences, le Ministre dira que des efforts considérables ont également été consentis pour le maïs, le riz ainsi que pour les autres espèces diverses. Toutefois, il a estimé qu’il faudra davantage s’assurer de la qualité des semences utilisées par les producteurs.

Au sujet de l’engrais subventionné, il a soutenu que plus de 155 000 tonnes ont été distribuées pour un montant 47 milliards FCFA et des initiatives sont en train d’être mises en œuvre pour le développement de l’engrais bio, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le prix de l’engrais, malgré la production des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), le Ministre a relevé que parmi les trois principales composantes de l’engrais que sont le nitrate, la potasse et le phosphore (NPK), les ICS n’en détiennent qu’une seule à savoir le phosphore. Néanmoins, l’usine a fourni des efforts considérables pour satisfaire la commande de son département en engrais à un prix moins cher, a-t-il précisé.

Concernant le recours à l’engrais offert par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), il a soutenu qu’il s’agit d’une initiative tendant à renforcer la sécurité alimentaire et que cet engrais est destiné aux producteurs de la vallée du fleuve Sénégal et du bassin de l’Anambé.

Toutefois, sur la problématique de la distribution des semences et des engrais, le Ministre est d’avis avec vos Commissaires sur la nécessité de s’assurer que ces intrants soient distribués aux ayants droit et à temps. Sur ce, il a convié les honorables Députés, les maires, etc. à œuvrer ensemble pour cela, avant d’indiquer que des mesures sont en train d’être prises pour éviter notamment la distribution de sommes d’argent en lieu et place des intrants.

Sur le prix au kilogramme de l’arachide, le Ministre a informé que le Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA) a fini de faire ses rencontres et que le Gouvernement devrait se prononcer prochainement sur le sujet ainsi que le début de la campagne de commercialisation de l’arachide.

En ce qui concerne la conservation des produits agricoles et horticoles notamment l’oignon et la pomme de terre, il a informé de l’existence d’un certain nombre d’initiatives aussi bien au sein de son Ministère que de la part d’acteurs privés pour disposer d’entrepôts en suffisance. 

À ce propos, il a estimé que des concertations doivent être engagées afin de trouver la meilleure formule pour l’installation de chambres froides ou autres magasins de stockage sur toute l’étendue du territoire national, ce qui constituera, selon lui, un moyen de réguler le marché en fonction des besoins. Dans la même lancée, il a indiqué le démarrage imminent d’un programme y relatif en vue de mettre en place, dans un premier temps, 20 chambres froides et 100 magasins de stockage.

Relativement au matériel agricole, le Ministre a d’abord tenu à souligner les efforts importants réalisés par le Gouvernement dans la mise en place de ce matériel. À cet effet, il dira qu’entre 2012 et 2022, 77 212 unités de matériels attelés, 8 845 motorisés, 64 moissonneuses batteuses et 200 motoculteurs ont été distribués pour un montant global supérieur à 66 milliards FCFA.  En outre, 53 milliards FCFA sont prévus pour l’année 2023 pour le matériel agricole dans le cadre d’un nouveau programme d’équipement et réalisation d’entrepôts.

D’un autre côté, il a estimé que ces efforts doivent être poursuivis notamment pour faciliter davantage l’acquisition des tracteurs en vue de renforcer la productivité. Des mesures seront prises pour que dans chaque commune, les agriculteurs puissent disposer d’engins. Aussi, a- t- il  invité les petits producteurs à mutualiser leurs efforts afin de faciliter l’accompagnement de l’État et des banques dans l’acquisition de tracteurs.

Abordant la question de la gestion de la SONACOS, le Ministre a, dans un premier temps, magnifié la renationalisation de cette structure. Par la suite, il fera noter que l’actuel Directeur général de ladite entreprise a trouvé au sien de la boite un déficit de 7 milliards FCFALa société était quasi inexistante. Ce qui n’a pas empêché la réalisation d’importantes avancées notamment dans le cadre de la campagne arachidière où cette année encore la SONACOS a pu disposer d’un financement de 52 milliards FCFA pour l’achat de graines. 

Enfin, il s’est appesanti sur la nécessité de continuer à accompagner la SONACOS à développer une véritable industrie comme dans le passé.

Relativement à la protection des Niayes, le Ministre a souligné la nécessité de sauvegarder cette zone notamment pour les productions horticoles en regard du développement de l’exploitation du zircon. 

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Pour ce qui est de la SODAGRI, le Ministre a soutenu que beaucoup d’efforts ont été consentis pour la réalisation d’aménagements en vue du renforcement de la production de riz.

Concernant la SODEFITEX, il a rappelé que l’État du Sénégal, bien qu’étant actionnaire minoritaire, apporte un appui considérable à la boîte, avant d’insister sur la nécessité de renforcer la culture du coton et d’accompagner les acteurs de cette filière, d’autant plus que seulement 10 000 tonnes sont attendues cette année suite aux attaques de jassides sur les cultures de coton 

Sur la problématique de l’accès à la terre pour les femmes, le Ministre a invité les élus locaux notamment les maires à faire bénéficier de cette opportunité à celles-là qui s’activent dans l’agriculture, avant d’ajouter que les femmes en tant qu’électrices doivent avoir leur mot à dire dans l’octroi des terres agricoles.

S’agissant de l’huile d’arachide et de la possibilité de ramener son prix à 1200 FCFA le litre, le Ministre s’est montré sceptique, car, selon lui il faut triturer au moins trois (3) kilogrammes d’arachide à un prix de 250 FCFA le kilo pour en obtenir un (1) litre d’huile.

Dans la même lancée, il a informé qu’il travaille sur un programme pour le développement de la production de l’huile de palme dans toute la région naturelle de la Casamance qui serait commercialisée à moindre coût dans tout le Sénégal, avant de rappeler la disponibilité de l’huile Niani sur le marché.

Sur la collaboration entre le PRODAC et son Ministère, il a assuré qu’elle se réalisera, car des discussions sont déjà engagées avec le nouveau Directeur général dudit programme pour voir ensemble les cultures qui seront développées dans ses domaines, notamment à Séfa, Keur Momar SARR et le DAC d’ITATO. Cette collaboration existe également avec le Ministère de l’Industrie dans le cadre de la mise en œuvre des agropoles, a-t-il ajouté.

Pour ce qui est de la désalinisation dans la vallée du Babalong et en Casamance, il a promis que des actions seront menées afin de gagner davantage de surfaces à cultiver. À ce propos, il a informé que deux digues de protection anti-sel sont prévues à Kaolack pour 2023.

Au sujet de l’évaluation du secteur, le Ministre a rappelé qu’il est encore sur le terrain, avec ses services, auprès des différents acteurs pour s’enquérir de la situation afin de prendre les mesures appropriées.

Concernant l’accès aux financements, il a soutenu que des mesures peuvent être prises pour voir comment permettre aux agriculteurs d’avoir des titres en vue de disposer d’une garantie pour le développement de leurs activités.

Sur la disponibilité de moissonneuses batteuses dans la région de Kédougou, il a expliqué que des solutions sont en train d’être trouvées afin de permettre aux acteurs de cette localité de pouvoir utiliser les engins encore disponibles dans le nord du pays, mais aussi s’assurer de la disponibilité de moissonneuses batteuses pour la culture du riz en Casamance. 

Pour les fermes au profit des femmes et des jeunes, le Ministre est d’avis que des efforts doivent être déployés un peu partout à l’intérieur du pays en vue de développer la culture hors saison, avant d’annoncer que des réalisations sont prévues au titre de l’année 2023 notamment dans le département de Bignona avec l’ANIDA.

S’agissant de l’accès à la souveraineté alimentaire, le Ministre dira qu’il a reçu des instructions du Chef de l’État pour proposer la stratégie à cet effet avant la fin du mois de décembre. Ainsi, à partir de ce moment la politique de la souveraineté alimentaire pourrait faire l’objet de plus amples débats. 

Toutefois, pour le riz, il a magnifié les avancées notoires qui ont permis de maintenir les importations au même niveau ces dernières années. Sur ce, il a annoncé qu’il est prévu d’augmenter les aménagements dans les départements de Podor, Matam et Dagana, mais aussi dans la zone du Lac de Guiers.

Pour ce qui est de l’installation de grandes entreprises dans le secteur agricole, il a indiqué que les investissements directs sont importants pour notre agriculture de même que les contrats de culture. Cependant, il a souligné que cela doit faire l’objet d’encadrement et de contrôle par les services de l’État, car nos agriculteurs ne devraient pas être réduits à de simples ouvriers agricoles. À ce propos, il a rappelé que le recensement agricole suit son cours ainsi que l’évaluation de la loi d'orientation agro-sylvo-pastorale.  

En ce qui concerne le traitement des agents du secteur primaire, le Ministre fera noter que ces derniers avaient dans un premier temps bénéficié d’une indemnité pour corriger le déséquilibre de traitement par rapport aux agents d’autres secteurs. Par la suite avec la revalorisation intervenue pour les agents de l’État, une péréquation a été opérée concernant les agents du secteur primaire qui souhaitent, dira-t-il, garder toujours leurs indemnités. 

Mais les discussions ont bien avancé et qu’une solution devrait être trouvée très prochainement. Pour ce qui est des femmes de l’ITA, Ministre a indiqué que cette structure relève du Ministère de l’Industrie.

Concernant les actions faites pour accompagner les producteurs au début de la Covid-19, le Ministre a rappelé les mesures prises pour faciliter l’écoulement des produits grâce au Fond de commercialisation, pour payer les arriérées dues aux opérateurs, la hausse du budget de Ministère de l’Agriculture pour un montant de 20 milliards pour la campagne 2020-2021, etc.

Au sujet des OGM, le Ministre est d’avis avec vos Commissaires sur la nécessité de veiller à la sauvegarde des intérêts des consommateurs. 

S’agissant de la maitrise de l’eau dans le Djolof, il annoncé la mise en œuvre du Projet de renforcement des écosystèmes du Ferlo (PREFERLO) pour amener de l’eau à Mboula et jusqu’à Ranérou ce qui permettra de développer l’Agriculture et l’Élevage dans cette zone, mais aussi dans le sud du pays avec le l’endiguement du fleuve Casamance et le recueil des eaux de ruissèlement.   

Par ailleurs, le Ministre a également exprimé sa volonté d’accompagner les acteurs du coton, du maïs et de l’anacarde.

Relativement au Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVAL-CV), le Ministre a soutenu qu’il a permis de récupérer d’importantes surfaces cultivables à Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Fatick et Kaolack pour un total de 34 digues anti-sel et 4 924 ha avec un taux d’exécution de 65%. De même, 228 petits périmètres maraichers et 438 fermes sont également en cours de réalisation.

Pour ce qui est des locaux et autres véhicules des services du Ministère notamment à l’intérieur du pays, il fera noter que des mesures sont en train d’être prises pour de meilleures conditions de travail des agents.

Enfin, le Ministre a indiqué que le volume de la production est estimé sur la base de calculs scientifiques à travers des sondages un peu partout à l’intérieur du pays.

Intervenant à son tour, le Ministre des Finances et du Budget est d’abord revenu sur les efforts budgétaires consentis pour le secteur de l’Agriculture pour rappeler la hausse de 40 à 60 milliards FCFA du financement de la campagne 2020-2021. Ensuite dans le cadre Programme de résilience économique et social (PRES), il a indiqué qu’un montant de 42,563 milliards FCFA a été injecté pour le règlement des obligations impayées, l’appui à la sécurité alimentaire et à l’acquisition de semences à la suite de la réorientation de certains financements extérieurs pour l’acquisition de semences.

D’un autre côté, sur la répartition des projets par zone éco-géographique, il a salué les projets forestiers magnifiés par vos Commissaires, avant de compléter la liste par le Projet de protection des forêts du Sud (PPFS) à Ziguinchor et le Projet de foresterie rurale à Kolda.

Au sujet de l’aquaculture, le Ministre a tenu à préciser que la production a évolué de 371 tonnes à environ 1 374 tonnes soit une hausse de 270%.

Abordant la question des références périodiques, le Ministre a rappelé que l’augmentation des productions enregistrées sur la période 2000-2012, mais également 2012-2022 s’explique par la mise en œuvre de politiques et programmes par l’État du Sénégal. 

À ce propos, il relevé par exemple que la production de riz est passée de 202 293 tonnes en 2000 à 469 649 tonnes en 2012 et à 1 326 761 tonnes en 2022. Ce bond important a été réalisé dans le cadre de la mise en œuvre du PSE. Cette évolution concerne toutes les autres spéculations dans le secteur agricole et horticole. Seule l’arachide a connu une baisse sur la période 2000-2012, fera-t-il remarquer.

Sur le retrait des 2 milliards FCFA de transferts en capital dans le budget du Ministère de l’Agriculture, il a soutenu que c’était le fonds d’intervention pour les agents de ce ministère et pour l’année 2023, ce montant fera l’objet de transferts courants conformément à la nomenclature budgétaire.

Concernant l’augmentation de 10 à 30 milliards FCFA des transferts courants au niveau du Programme « augmentation et valorisation des produits agricoles », le Ministre l’a justifié par la hausse des subventions des intrants agricoles à travers le chapitre « Facilitation de l’accès aux intrants agricoles », avec la hausse du financement de la campagne agricole porté cette année à 80 milliards de FCFA.

Relativement à la part du secteur primaire dans notre PIB, le Ministre a précisé que la part de l’Agriculture est environ 11% pour un total du secteur estimé à 14,3% en 2017-2018.

S’agissant de la valeur ajoutée du secteur agricole, il a indiqué qu’elle est passée de 905 milliards en 2015 à plus de 1500 milliards en 2022. Il a aussi souligné que c’est grâce aux performances de l’Agriculture que le Sénégal a enregistré un taux de croissance de 1,3% durant la Covid-19.

Revenant sur le ratio de 10% du budget national à affecter à l’Agriculture, le Ministre a rappelé que les Objectifs de Maputo concernent le secteur agricole au sens large qui comprend l’agriculture, l’élevage, la foresterie, la pêche et de l’hydraulique rurale et agricole. Si on y intègre les activités déroulées par les autres ministères et qui impactent directement l’agriculture telles que (PRODAC, PUDC à travers son volet transformation agricole, du programme de Pistes de production et de désenclavement des zones de production du Ministère des Infrastructures et du Ministère en charge des Collectivités territoriales ainsi que le volet agricole du Programme de développement économique de la Casamance), l’État consacre un montant de 315 milliards de FCFA. Ce montant, rapporté au Budget général hors dettes et dépenses communes, représente environ près de 10% du Budget national.

Par ailleurs, si on considère la part des investissements agricoles dans le budget global d’investissement de l’État, celle-ci représente 12%, ce qui est appréciable si on tient compte de l’intensité en capital du secteur agricole, ajoutera-t-il.  

 

Sur le budget de l’ITA, le Ministre dira qu’il s’élève à 1,02 milliard de FCFA et que l’institut dispose de ressources propres d’un montant de 1,6 milliard de FCFA. Toutefois, il a constaté la faiblesse du budget d’investissement de l’ITA et reste favorable à examiner des propositions d’amélioration du budget.

S’agissant de la mise en place d’un compte spécial du Trésor pour le financement de l’Agriculture, il a précisé que le secteur pourrait valablement bénéficier de ressources nécessaires à son développement à partir des mécanismes d’allocation de ressources.

Terminant par le cadastre rural notamment et l’acquisition de titres et garanties, le Ministre dira que des mesures seront prises avec la Direction générale des Impôts et des Domaines afin de trouver les solutions idoines.

Satisfaits des réponses apportées par Messieurs les Ministres, vos Commissaires ont adopté, à la majorité, le projet de budget 2023 du Ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire. Ils vous demandent d’en faire autant, s’il ne soulève de votre part, aucune objection majeure.

SECTION 42 : MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’EQUIPEMENT RURAL ET DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE