république du Sénégal
assemblée Nationale


Rapport de la commission relatif à l’examen du Projet de Budget 2023 du Ministère de la Culture et du Patrimoine historique

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Monsieur le Président,

Messieurs les Ministres, 

Chers Collègues,

Le projet de budget 2023 du ministère de la Culture et du Patrimoine historique est arrêté à la somme de 19 575 105 951 FCFA en autorisations d’engagement (AE) et en crédits de paiement (CP).

Par programme, ce budget est réparti comme suit :

Programme 1 : Pilotage, Coordination et Gestion administrative

Pour l’exercice 2023, les crédits alloués à ce programme sont arrêtés à 1 564 780 692 FCFA en AE et en CP.

Par nature économique de dépenses, les crédits sont répartis comme suit :

  • Dépenses de personnel : 278 993 260 FCFA en AE et en CP ;
  • Biens et services : 1 235 787 432 FCFA en AE et en CP ;
  • Transferts courants : 50 000 000 FCFA en AE et en CP. 

Programme 2 : Promotion et valorisation des industries culturelles et créatives 

Pour l’exercice 2023, les crédits dudit programme sont fixés à 10 320 691 586 FCFA en AE et en CP.

Par nature économique de dépenses, les crédits sont répartis comme suit :

  • Dépenses de personnel : 562 106 000 FCFA en AE et en CP ;
  • Biens et services : 465 233 307 FCFA en AE et en CP ;
  • Transferts courants : 5 983 352 279 FCFA en AE et en CP ;
  • Investissements exécutés par l’État : 1 310 000 000 FCFA en AE et en CP ;
  • Transferts en capital : 2 000 000 000 FCFA en AE et en CP.

Programme 3 : Promotion et valorisation du patrimoine culturel 

Pour l’exercice 2023, les crédits alloués à ce programme sont arrêtés à 7 689 633 673 FCFA en AE et en CP.

Par nature économique de dépenses, les crédits sont répartis comme suit :

  • Dépenses de personnel : 122 558 500 FCFA en AE et en CP ;
  • Biens et services : 253 929 173 FCFA en AE et en CP ;
  • Transferts courants : 1 503 646 000 FCFA en AE et en CP ;
  • Investissements exécutés par l’État : 4 409 500 000 FCFA en AE et en CP ;
  • Transferts en capital : 1 400 000 000 FCFA en AE et en CP.

Votre Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, élargie à la Commission de la Culture et Communication, a examiné en sa séance du samedi 5 novembre 2022, sous la présidence de Monsieur Seydou DIOUF, le projet de budget 2023 du ministère de la Culture et du Patrimoine historique.

Le Gouvernement était représenté par Monsieur Aliou SOW, Ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Monsieur Mamadou Moustapha BA, Ministre des Finances et du Budget et Monsieur Samba SY, Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, entourés de leurs principaux collaborateurs.

Ouvrant la séance, Monsieur le Président Seydou DIOUF a souhaité la bienvenue à Messieurs les Ministres, et à toute l’équipe qui les accompagne, tout en leur adressant ses vœux ardents de réussite dans l’accomplissement de leurs fonctions.

Il a ensuite passé la parole à Monsieur Malick FALL, Président de la Commission Culture et Communication, qui, après des mots de bienvenue, a invité Monsieur le Ministre à présenter le rapport de présentation du projet de budget de son ministère.

Prenant la parole, Monsieur le Ministre a d’abord tenu à remercier vos Commissaires pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé tout en se réjouissant de se présenter devant la Représentation nationale pour défendre le projet de budget 2023 de son département.

À cet effet, Monsieur le Ministre a, indiqué qu’au regard de sa transversalité, la culture est prise en compte dans le Plan Sénégal Émergent (PSE) à travers l’axe I « Transformation structurelle de l’économie et croissance » qui lui assigne comme objectif général la valorisation des potentialités et la stimulation du talent et de la créativité des artistes afin d’accroître le volume et la qualité de la production culturelle et artistique.

C’est pourquoi, dira-t-il, son département a l’impérieux devoir de gagner le pari d’inscrire le secteur de la culture parmi les secteurs les plus performants, et ce, avec la collaboration de toutes les parties prenantes.

Après avoir dressé le bilan de son département, il a décliné les objectifs poursuivis par les programmes en indiquant qu’ils sont mis en œuvre à travers des actions visant à mieux développer et structurer l’économie de la culture en vue d’améliorer la rentabilité du secteur culturel. Il est nécessaire de faire l’inventaire des biens matériels et immatériels, leur classement, la réhabilitation des monuments et sites historiques ainsi que l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’Etat et enfin appuyer et de promouvoir la mise en œuvre des programmes « métiers », par la planification et le suivi/évaluation des politiques et projets du ministère.

Prenant la parole, vos Commissaires ont, d’abord, félicité et encouragé Monsieur le Ministre pour sa nomination à la tête de cet important département, tout en lui adressant des vœux ardents de réussite dans l’accomplissement de ses fonctions. Ils lui ont, ensuite, fait part de leurs interpellations qui, pour l’essentiel, se résument autour des préoccupations ci-dessous : 

Vos Commissaires ont d’abord invité Monsieur le Ministre à faire l’inventaire des éléments de notre patrimoine culturel et historique, tout en assurant la conservation des archives, sites et monuments de ce patrimoine. Ce travail permettra, notamment de connaitre notre culture et de la vulgariser.

En outre, ils ont demandé des informations sur la contribution de la culture dans l’économie. Vos Commissaires se sont informés sur la vision et les initiatives du Président de la République dans ce secteur ainsi que sur l’état d’avancement du projet du parc culturel y compris les « sept merveilles ». Ils ont également suggéré la codification de la culture et des langues nationales. 

Relativement au financement de la culture, vos Commissaires ont suggéré l’instauration d’une taxe de 1% sur l’ensemble des marchés publics de construction et de rénovation des bâtiments et édifices publics qui serait destinée à l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’État. En outre, ils ont indiqué que le mécénat était une source de financement non négligeable pour la culture. 

L’amélioration du statut ainsi que la revalorisation de la grille salariale des agents du ministère en charge de la Culture ont été sollicitées. 

Les décrets d’application relatifs à la loi portant statut de l’artiste ont retenu l’attention de vos Commissaires. En effet, ils ont fait noter que les artistes doivent vivre de leur art. À cet égard, ils ont relayé les doléances des artistes, particulièrement les comédiens et portant sur la mise en place d’une caisse de protection sociale, d’un institut de prévoyance retraite, d’allocations familiales, de droit aux congés payés et d’une fiscalité plus souple. 

Abordant la protection et la rémunération des œuvres artistiques, vos Commissaires ont interpellé Monsieur le Ministre sur la gestion et la viabilité financière de la Société sénégalaise des droits d'auteurs et droits voisins (SODAV), tout en plaidant une plus grande équité dans la répartition des revenus entre les artistes.

Considérant le cinéma comme un canal puissant de promotion de l’image de notre pays, ils ont souhaité la promotion de l’exportation de notre culture à travers le cinéma avec une meilleure mise en valeur de notre tradition et de notre histoire.

En outre, ils ont appelé à augmenter le nombre de salles de cinémas et de spectacles sur le territoire. Ils ont également demandé des informations sur le fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Par ailleurs, ils ont souhaité la redynamisation du théâtre universitaire et la mise en place du prix Ousmane DIAKHATE pour célébrer et récompenser les artistes.

Vos commissaires ont sollicité, par ailleurs, la redynamisation, la réhabilitation et l’entretien des centres culturels régionaux ainsi que le développement de contenus culturels. Ils ont aussi sollicité leur dotation en matériels de sonorisation, de studios d’enregistrement, particulièment à Dakar, Kaolack, Koungheul, Pout, Thiadiaye, Fatick, Fimela, Goudiry, Kolda, Bignona, entre autres. Aussi, ont-ils sollicité l’installation de bibliothèques et le renforcement des Centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC) pour inciter et promouvoir la lecture, notamment chez les élèves.

Par ailleurs, ils se sont interrogés sur le fonds de développement des cultures urbaines et ont demandé le soutien aux initiatives locales des acteurs culturels dans les localités comme Pout, Kaolack, Kébémer, Bignona, Goudiry, Darou Mouhty, Fimela. Ils ont également préconisé l’inscription dans l’agenda culturel les évènements culturels de Goudiry, le grand Juju, le festival de Kolda, les festivals d’Abéné, de Thionck-Essyl, de Kafountine, etc.

Certains Commissaires ont considéré l’organisation de la Biennale de Dakar comme trop élitiste en ce sens que le IN de Dakar, qui est la partie plus dynamique, est piloté par des étrangers. Aussi, ont-ils suggéré, en lieu et place, la promotion des festivals interethniques à l’échelle nationale. Ces derniers, outre la consolidation du brassage interethnique qu’ils permettent sont, de leur point de vue, plus attrayants sur le plan international que les semaines culturelles ou les 72 heures qui perdre de plus en plus de leur superbe.

Par ailleurs, vos Commissaires ont invité Monsieur le Ministre à développer la culture muséale dans les établissements scolaires afin de faciliter l’appropriation du patrimoine culturel et une culture du civisme.

Dans ce sillage, ils ont sollicité l’érection de musée dans à Bignona. À Kolda, ils ont demandé un musée de site avec des panneaux documentant l’histoire et la symbolique que revêt l’arbre de Moussa Molo. Aussi, ont-ils souhaité que l’Etat fasse des tatas de « Ndorna » et de « Hamdallahi » des circuits historiques. À Sédhiou, il a été plaidé la restauration du fort Pinet Laprade et l’inscription du « tata » de Fodé Kaba Doumbouya sur la liste représentative du patrimoine national.

Vos commissaires ont appelé à la finalisation des travaux de construction du Mémorial musée « le Joola », tout en s’informant sur l’état d’avancement des travaux du projet du Mémorial de Gorée.

Abordant le patrimoine historique, vos Commissaires ont rappelé l’importance d’honorer et de célébrer les figures emblématiques et les évènements marquants de notre histoire. À cet égard, ils ont sollicité l’érection d’un musée à Paoskoto et l’organisation d’une fête nationale pour célébrer la guerre de Pathé Badiane afin de rendre hommage à Maba Diakhou BA ainsi que tous nos résistants. Dans la même veine, ils ont estimé que la commémoration de l’évènement « Talatay Nder » serait un bel hommage à la bravoure de la femme sénégalaise.

La réhabilitation des mausolées de Lat Dior Ngoné Latyr DIOP et de Kocc Barma FALL, du tombeau du premier Almamy de Goudiry ainsi que de ceux des illustres personnalités religieuses de Malem Hodar a été sollicitée. 

Vos commissaires ont également préconisé le développement du tourisme religieux. En effet, ils ont estimé que les visiteurs se rendant dans les lieux de culte historique pourraient parcourir des livres anciens dans les bibliothèques, consulter des manuscrits et se recueillir devant les mausolées. C’est le cas dans les localités de Medina Baye, Kossi Mbitiyène, Taiba Niassène, Touba, Diourbel, Mbacké, Tivaouane, Ndiassane, Popenguine, Yoff, Camberène, entre autres. 

En outre, ils ont plaidé pour la vulgarisation de l’œuvre intellectuelle de nos guides religieux afin de renforcer l’éducation culturelle et historique des populations. À ce propos, ils ont sollicité un accompagnement pour le projet de la bibliothèque de Cheikh Ahmadou Bamba et demandé des éclaircissements sur l’état d’avancement du projet éditorial de l’Histoire générale du Sénégal ainsi que sur la promotion des écrivains locaux. 

Vos Commissaires ont, par ailleurs, mis l’accent sur la promotion et la valorisation du patrimoine immatériel. Dans ce cadre, ils ont demandé l’inscription sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’UNESCO de notre tradition orale, du thé sénégalais « ataya », du « Kankourang », à l’instar du « Cëbbu Jeen ». De même, ils ont souhaité la valorisation des musiques traditionnelles notamment le Ngoyane, le Yéla, entre autres.

Ils ont, par ailleurs, insisté sur l’implication des collectivités territoriales pour la promotion et la valorisation de la culture à la base. Ils ont estimé, à cet égard, qu’un partenariat entre les collectivités territoriales et les ministères de la Jeunesse, des Sports, de la Culture ainsi que celui des Affaires étrangères permettrait de trouver des espaces de convergence et des solutions propices pour une bonne tenue des activités culturelles. En outre, une collaboration avec les Associations sportives et culturelles (ASC) peut participer également à la promotion des activités culturelles aux plans local et national, ont-ils ajouté.  

Reprenant la parole à la suite de vos Commissaires, Monsieur le Ministre les a remerciés pour la qualité de leurs interventions, avant d’apporter les éléments de réponse ci-dessous :  À l’entame de son propos, il dira avoir pris la pleine mesure de l’importance de la culture  qui peut être considérée comme un puissant vecteur de la cohésion nationale, en permettant l’expression harmonieuse des identités plurielles et qu’elle est aussi un facteur déterminant de rayonnement international et de développement économique et social pour l’État, les artistes et les populations. 

Dans cette optique, Monsieur le Ministre a promis de faire de la promotion de la culture l’une de ses priorités principales. A cet effet, il envisage de trouver des solutions crédibles à mettre en œuvre afin que toutes les richesses patrimoniales bénéficient de la protection et de la valorisation par tous les acteurs, notamment par les populations et qu’elles soient de façon judicieuse, une ressource du développement local.

Par rapport au financement de la culture, Monsieur le Ministre est convaincu que l’impact du mécénat sur le développement culturel est déterminant, à côté des recettes budgétaires prévues pour ce secteur. En effet, selon lui, cet engagement reflète la volonté de participer au décloisonnement des rapports entre l’État et l’entreprise. Dans ce sens, des figures entrepreneuriales s’engagent à participer activement dans le domaine de la culture, a-t-il informé. 

En outre, il est d’avis que l’application effective de la loi n°68-02 du 4 janvier 1968 relative à la décoration des bâtiments publics ou recevants du public, communément appelée loi du 1%, constitue un moyen de financement important pour la culture.

Relativement au statut de l’artiste Monsieur le Ministre, a indiqué que les pouvoirs publics ont procédé à l’adoption de la loi portant statut de l’artiste le 30 décembre 2020 et à sa promulgation le 21 janvier 2021. Par conséquent, cette loi va contribuer à la structuration, à la professionnalisation et à l’amélioration des conditions sociales des artistes et des acteurs des professionnels de la culture. 

À cet égard, il a indiqué qu’actuellement un Comité travaille à la consolidation des textes d’application de la loi, dans une démarche inclusive, avant de les introduire dans le circuit de validation. Ce travail, selon Monsieur le Ministre, a pris un peu de temps, car pour le projet de décret concernant la protection sociale, une étude d’actuariat était préalablement nécessaire. Cette étude, dont le rapport provisoire est disponible devrait permettre, entre autres, de cerner la fréquence et le montant des revenus de ce milieu professionnel afin de s’accorder sur les tranches de cotisations. À l’issue de tous les travaux, il y aura des textes consolidés qui seront transmis aux pouvoirs publics en vue de leur promulgation, a-t-il indiqué.

Aussi, a-t-il invité, les acteurs culturels à se réunir en une fédération pour mieux valoriser leurs activités. Cela permettrait de regrouper les forces et faciliterait la collaboration des pouvoirs publics avec les acteurs culturels, notamment pour la mise en place d’une mutuelle des acteurs culturels.

S’agissant de l’inventaire du patrimoine culturel et historique, Monsieur le Ministre demeure convaincu que les statistiques constituent le socle des bonnes planifications des actions publiques et considère que le souci de mieux connaitre et faire connaitre notre patrimoine doit passer par la collecte, la transcription et l’étude des langues, coutumes et mœurs. Dans ce sens, il a instruit ses services de procéder à l’inventaire du patrimoine historique, culturel, matériel et immatériel.

Relativement à la gestion de la SODAV, Monsieur le Ministre a indiqué que son conseil d’administration a présenté des rapports annuels qui démontrent que, globalement, elle a procédé à la répartition des fonds dévolus aux acteurs et que cette performance s’explique, ainsi, par le soutien de l’État à travers la subvention accordée à celle-ci pour appuyer son fonctionnement, mais également pour l’apurement des arriérés de répartition de l’ex Bureau sénégalais des droits d'auteur (BSDA). Du reste, il a rappelé que la SODAV a bénéficié du renouvellement de son agrément, au terme de l’évaluation institutionnelle et financière demandée par le Chef de l’État.

Par ailleurs, Monsieur le Ministre a souligné que l’application effective de la rémunération pour copie privée devra assurer aux artistes une autre source d’autonomie financière. Il a précisé que cette forme de rémunération est prise en charge par la loi n°2008-09 du 25 janvier 2008 sur le droit d’auteur et les droits voisins. Selon Monsieur le Ministre, la rémunération de la copie privée n’est pas « une taxe », -mais une somme compensatoire pour les auteurs d’œuvre d’art, les artistes-interprètes, les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes copiés dans un cadre commercial et non professionnel. 

Abordant le volet cinématographique, Monsieur le Ministre a annoncé que le Gouvernement ambitionne de mettre sur pied une cité dédiée au cinéma. Cette initiative va permettre à notre pays de renouer avec des activités cinématographiques durables et structurantes à même de générer des emplois décents et de contribuer à l’essor de notre économie. Ainsi, dira-t-il, ce projet d’un investissement de 9 milliards FCFA, a été présenté aux partenaires du secteur public et du secteur privé et vise à développer la formation, la production, la post-production, la distribution, l’exploitation ainsi que l’archivage. 

En outre, il a annoncé qu’un nouveau complexe cinématographique, fruit d’une initiative privée, a ouvert ses portes à Mermoz. Ce complexe augmente considérablement l’offre de salles de cinémas dans la capitale sénégalaise. Une vraie opportunité pour faire redécouvrir le cinéma en permettant la diffusion de beaucoup de films sénégalais et africains, a-t-il ajouté.

Dans ce sillage, il a exprimé ses souhaits ardents de célébrer les icônes et les modèles de persévérance à l’image des promoteurs tels qu’El Hadj NDIAYE, Youssou NDOUR, entre autres. De même, dans le cadre du Festival national des Arts de la Culture (FESNAC), dont la prochaine édition sera célébrée dans la région Kaffrine, des prix dont celui du « Beuleub Ndoucoumane », sont prévus pour célébrer la riche histoire du Saloum. Dans ce sens, il se dit ouvert à la mise en place d’un prix pour rendre hommage aux acteurs du théâtre universitaire.

S’agissant du fonds de développement des cultures urbaines, Monsieur le Ministre a indiqué que ce dernier s’inscrit dans une politique globale favorable à la structuration du secteur. Sa mise en place, après une dotation exceptionnelle du Chef de l’État, vise à trouver des solutions aux problèmes liés à la professionnalisation et à l’employabilité des jeunes acteurs culturels. 

Il a, également, tenu à informer vos Commissaires que l’École des arts désormais, dénommée École Nationale des Arts et Métiers de la Culture (ENAMC), est transformée en établissement public à caractère professionnel dans le but de renforcer la formation dans les domaines des arts et de la culture.

Sur la culture muséale, il a souligné que le regard sur la question du public est à prendre en considération. En effet, il a estimé qu’il faut tenir compte des niveaux de l’héritage culturel familial. C’est pourquoi il nous faut imaginer des solutions aptes à prendre en charge la dimension collective pour développer la culture muséale dans notre pays à l’instar des pays développés.

Évoquant la Biennale de Dakar, il a fait relever que celle-ci est à inscrire dans le sillage des grandes manifestations internationales pour la valorisation du patrimoine culturel moderne de l’Afrique, car elle a permis la révélation de nombreux artistes africains. Par ailleurs la biennale a beaucoup encouragé l’organisation d’expositions en marge de la sélection internationale. Le IN de Dakar est devenu aujourd’hui une manifestation majeure avec la participation de nos artistes nationaux et d’artistes étrangers venus de tous les continents.

Par ailleurs, Monsieur le Ministre s’est engagé à ne ménager aucun effort pour trouver des solutions propices et des espaces de convergence avec les Collectivités territoriales en vue de promouvoir et valoriser nos acquis et potentiels culturels. Dans ce sens, il a annoncé qu’il compte mener une large concertation avec le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) ainsi que l’Association des Maires (AMS) et celle des Élus locaux pour effectuer un état des lieux sur la situation de la Culture au Sénégal.  

En ce qui concerne le projet éditorial de l’Histoire générale du Sénégal, Monsieur le Ministre a rappelé que ce projet initié et dirigé par feu Pr Iba Der THIAM, avec le soutien du Chef de l’État, et bénéficiant du concours de nombreux chercheurs, est un projet éditorial qui a pour vocation de « décoloniser » la vision du passé de notre pays. Il a souligné que l’une des finalités essentielles de ce travail est de servir de base à une refonte des programmes scolaires. À ce stade, les dix-huit volumes de cette -monumentale œuvre, qui doit en compter vingt-cinq, ont été présentés aux autorités publiques. L’exercice de réécriture s’appuie sur des sources multiples dont les traditions orales et familiales, la toponymie, l’archéologie et les épopées, à travers une approche critique, a-t-il détaillé.

Afin de trouver les voies et moyens d’achever ce projet éditorial, il informera s’être   entretenu avec le comité chargé de la rédaction, tout en s’ouvrant au préalable aux autorités publiques, notamment le Chef de l’État et le Ministre des Finances et du Budget. 

Relativement au fonds d’appui à l’édition du livre, il a souligné que celui-ci permet, en plus de l’assistance financière fournie aux maisons d’édition, d’apporter une plus-value aux entreprises d’imprimerie et aux libraires en vue de la diffusion et de la commercialisation des ouvrages. Dans ce sillage, il a annoncé avoir rencontré le comité pour la construction du musée Cheikh Ahmadou Bamba et affirmé s’être engagé à promouvoir l’œuvre intellectuelle des guides et érudits religieux. 

Par rapport à la finalisation et l’équipement du musée le Joola, Monsieur le Ministre a rappelé que le Président de la République a pris l’engagement de faire de ce site un lieu de recueillement en mémoire aux victimes. Dans cette optique, le comité scientifique travaille à partir de documents pour construire un discours scénographique cohérent ainsi qu’un contenu muséographique. Ainsi, il a estimé que pour ce faire, le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola notamment des éléments importants telles l’ancre, les hélices, entre autres, parce que ce mémorial est aussi une manière de lutter contre l’oubli.   

Sur les réalisations du Président de la République dans le secteur de la Culture, il dira que, se référant à l’héritage légué par ses prédécesseurs, Son Excellence, Monsieur Macky SALL veut renforcer le sens de la Culture et que sa politique culturelle s’inscrit dans la dynamique de restauration des symboles nationaux et des valeurs de l’identité sénégalaise afin de permettre l’émergence d’une industrie culturelle porteuse de croissance. 

Dans cette optique, il a, sous son magistère, permis la finalisation de certains projets du parc culturel des « sept merveilles » notamment le Grand Théâtre National, Doudou NDIAYE Coumba Rose, le Musée des Civilisations Noires. Aussi, il a annoncé la reprise du projet de la Bibliothèque nationale qui sera installée sur un nouveau site à Diamniadio, pour un investissement de 8 milliards FCFA. Enfin, parmi les réalisations du Président de la République, il n’a pas manqué de citer la construction au niveau du Technopole du complexe sportif dédié à la lutte et dénommé « Arène nationale », en représentation symbolique de notre culture à partir de la lutte considérée à juste titre comme notre sport national.

Par ailleurs, sur la promotion du tourisme religieux, Monsieur le Ministre a indiqué que le Chef de l’État a entrepris la modernisation des cités religieuses, car ces hauts lieux cultuels dépositaires des écrits et pensées de nos guides religieux et aussi marqués d’histoire sont à même d’attirer une cible internationale. C’est pourquoi il a estimé qu’il demeure important que les évènements religieux ainsi que l’histoire des grands hommes soient mis en avant. 

Intervenant à son tour, Monsieur le Ministre des Finances et du Budget a d’abord indiqué que la contribution du secteur de la Culture dans l’économie nationale, sur la base du PIB révisé en 2014, est de l’ordre de 40 à 50 milliards FCFA en valeur ajoutée sur le PIB. Il a également indiqué que le budget du département de la Culture qui tournait autour de 10,5 milliards FCFA en 2012 fait l’objet depuis lors d’une hausse significative.

En outre, il a tenu à indiquer qu’à côté du budget du Ministère de la Culture des projets phares du secteur sont bien pris en compte dans le budget, notamment le programme de réhabilitation et de rénovation des cités religieuses qui a mobilisé d’importants investissements dont beaucoup de localités ont bénéficié. 

Satisfaits des réponses apportées par Messieurs les Ministres, vos Commissaires ont adopté, à la majorité, les différents programmes du projet de budget 2023 du ministère de la Culture et du Patrimoine historique. Ils vous demandent, d’en faire autant, s’ils ne soulèvent de votre part, aucune objection majeure.